L’impact des troubles de l’anxiété sur le TDAH
L’anxiété peut être un compagnon de route redoutable pour les personnes atteintes de TDAH, car elle peut aggraver certains symptômes du trouble neurodéveloppemental. Comprendre les liens pour mieux vivre et comment les troubles de l’anxiété influencent le TDAH est essentiel pour une prise en charge globale et efficace de ces deux problématiques.
Aggravation des symptômes d’inattention
Les personnes atteintes de TDAH peuvent déjà éprouver des difficultés d’attention et de concentration, mais l’anxiété amplifie ces symptômes. Lorsqu’une personne est anxieuse, son esprit peut être envahi par des pensées incessantes (intrusives) et des préoccupations, rendant encore plus difficile la focalisation sur une tâche donnée.
Ainsi, l’anxiété peut rendre les personnes avec TDAH plus sujettes aux distractions et aux oublis, provoquant un impact négatif sur leur productivité et leur efficacité dans les activités quotidiennes, notamment dans le domaine professionnel.
Augmentation de l’hyperactivité et de l’impulsivité
L’anxiété peut engendrer une réponse physiologique de stress, qui se traduit par une augmentation du rythme cardiaque, de la tension musculaire et une sensation d’agitation. Chez les personnes avec TDAH, cette activation physiologique peut exacerber leur hyperactivité déjà présente, entraînant parfois des comportements impulsifs et agités.
En conséquence, l’anxiété peut rendre plus difficile la gestion des impulsions et des mouvements impulsifs, ce qui peut effectivement perturber davantage la vie quotidienne et les interactions sociales.
Influence sur la régulation émotionnelle
Les troubles de l’anxiété peuvent également altérer la régulation émotionnelle chez les personnes ayant des TDA – H à différentes échelles. Les émotions comme l’inquiétude, l’irritabilité et l’agitation peuvent devenir plus intenses en présence d’anxiété, rendant la réaction émotionnelle plus difficile à gérer.
La difficulté à réguler les émotions peut entraîner des sautes d’humeur plus prononcées et des réactions émotionnelles plus impétueuses chez les personnes couplant TDAH et anxiété.
Impact sur la confiance en soi
L’anxiété peut miner la confiance en soi des personnes ayant un TDAH, en les amenant à douter de leurs compétences et de leurs capacités. Les pensées anxieuses, telles que “Je ne suis pas assez bien”, “Je ne suis pas assez bon” ou “Je vais échouer”, peuvent créer un cercle vicieux qui renforce les sentiments d’infériorité et d’incapacité.
En conséquence, la baisse de confiance en soi peut avoir des répercussions sur la motivation et l’estime de soi, affectant ainsi la volonté de relever de nouveaux défis ou d’atteindre des objectifs ambitieux dans un quotidien professionnel ou personnel.
Stratégies d’intervention et de gestion
La cooccurrence du TDAH et des troubles de l’anxiété représente un défi de taille, mais il existe heureusement des approches thérapeutiques efficaces pour aider les individus à mieux gérer ces deux problématiques. La prise en charge globale implique une approche pluridisciplinaire qui intègre des stratégies d’intervention spécifiques adaptées aux besoins de chaque personne concernée.
Thérapie Cognitivo-Comportementale (TCC)
La TCC est l’une des approches les plus couramment utilisées pour accompagner le TDAH et traiter les troubles de l’anxiété de manière concomitante. Cette thérapie vise à identifier les pensées négatives et les schémas de comportement dysfonctionnels qui contribuent à l’anxiété et à l’aggravation de certaines particularités du TDAH.
En utilisant des techniques telles que la restructuration cognitive, la gestion du stress et la résolution de problèmes, la TCC permet aux individus de développer des stratégies d’adaptation pour faire face à l’anxiété et pour améliorer leur fonctionnement quotidien.
Gestion des émotions
L’apprentissage de compétences de régulation émotionnelle est essentiel pour les personnes avec TDAH et atteintes d’anxiété. Des techniques telles que la pleine conscience (méditation) et la pratique de la respiration profonde (cohérence cardiaque) peuvent aider à réduire les niveaux de stress et à favoriser un meilleur contrôle émotionnel.
La gestion des émotions permet également aux individus de reconnaître et d’exprimer leurs sentiments de manière saine, contribuant ainsi à améliorer leurs interactions sociales et leur bien-être général.
Une pratique sportive modérée est aussi recommandée. La prise de conscience de son propre corps et de ses capacités est un atout pour la lutte contre l’anxiété. Une augmentation de la confiance en soi est presque systématiquement observée. Pour un individu couplant TDAH et anxiété, cela reste cependant plus facile à dire qu’à faire.
Formation aux compétences sociales
Les personnes ayant des troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité et souffrant d’anxiété peuvent bénéficier de la formation aux compétences sociales et relationnelles pour améliorer leurs interactions avec les autres et réduire l’anxiété sociale. Apprendre à écouter activement, à exprimer ses besoins et à résoudre les conflits peut renforcer la confiance en soi et favoriser des relations interpersonnelles positives.
La formation aux compétences sociales peut également contribuer à réduire les sentiments d’isolement et à augmenter le sentiment d’appartenance à des groupes sociaux.
Approche médicamenteuse
Dans certains cas, une approche médicamenteuse peut être envisagée pour traiter à la fois le TDAH et les troubles de l’anxiété. Des médicaments tels que les stimulants pour le TDAH ou les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) pour l’anxiété peuvent être prescrits par un professionnel de la santé qualifié.
Il est important de noter que l’approche médicamenteuse doit être discutée en profondeur avec le médecin traitant, en prenant en compte les antécédents médicaux et les spécificités de chaque individu.
Soutien psychologique et social
Le soutien psychologique et social joue un rôle crucial dans la prise en charge globale du TDAH et des troubles de l’anxiété. Les groupes de soutien, les thérapies de groupe et le soutien familial peuvent offrir un environnement d’écoute et de compréhension, où les individus peuvent partager leurs expériences et apprendre les uns des autres.
Enfin, l’accompagnement bienveillant de proches, de collègues et d’amis peut avoir un impact positif sur le moral et la motivation des personnes touchées par ces problématiques.
