Voici une petite liste des neuroatypies que j’ai le plus croisées depuis que je m’intéresse au sujet. Ces neuroatypies sont souvent source de souffrance ou de sentiment d’être différent, voire inadapté, mais sont souvent peu connues, reconnues ou acceptées par ceux qui ne les connaissent pas. Les effets ou symptômes sont souvent vus comme des défauts ou qualités de la personne, qui doit sans cesse s’adapter à la société, et qui, souvent, n’a même pas connaissance de la particularité qui complique sa vie.
Surdoué / HPI / zèbre
Son inclusion dans les neuroatypies est parfois mise en doute. Il ne s’agit ni d’une maladie, ni d’un trouble développemental. Scientifiquement, le haut potentiel intellectuel est défini par l’obtention à un test de quotient intellectuel standardisé (WISC ou WAIS) d’un score élevé, correspondant à un certain pourcentage. Le plus souvent, en France, on compte à partir de 130 (2,3% de la population), ou 132 (2%).
Le haut potentiel n’étant pas un trouble, il n’est pas défini médicalement dans les publications comme le DSM-5 (la publication sur les maladies et troubles mentaux qui fait foi pour les psychiatres et psychologues états-uniens) ou l’équivalent européen. Cela signifie aussi qu’à part cette définition quantitative, il n’y a pas de tableau clinique ou de symptômes. De nombreux professionnels (psychologues, coaches,…), ont donc établi leurs propres critères, ce qui ne manque pas de créer des débats. Le plus souvent, on cite comme caractéristiques la rapidité d’esprit, la vue globale, la curiosité, le besoin de sens, les passions successives ou les intérêts spécifiques intenses, etc…
Les troubles du développement
TSA : troubles du spectre autistiques
Dans la dernière édition du DSM, on ne reconnaît plus le syndrome d’Asperger comme un trouble à part, mais comme étant sur le spectre de l’autisme. L’autisme est un trouble du développement (appelé précédemment « trouble envahissant du développement »), qui est aujourd’hui associé à des difficultés sur trois plans :
- Des difficultés sociales
- Des comportements répétitifs stéréotypés et intérêts restreints
- Des difficultés sensorielles
L’autisme, dans ses définitions récentes, est un spectre large, qui touche bien plus d’enfant qu’il y a seulement trente ans, en partie parce que la définition est élargie, en partie car les diagnostics sont plus fréquents, en partie en raison de l’âge des parents qui augmente (notamment l’âge du père), en partie enfin pour une raison qui n’est pas encore expliquée.
L’autisme peut être extrêmement envahissant pour la vie familiale : la personne autiste peut être non-verbale, violente, incapable d’exprimer ses besoins, de manifester des liens d’attachement ou de suivre les règles de la vie en société. Dans les formes d’autisme dites “high-functioning”, la famille peut être moins impactée, car des compensations sont possibles de la part de la personne avec autisme, qui simplifie son intégration, au moins partielle, dans la société, mais qui se fait souvent au prix d’une grande fatigue et/ou de difficultés psychologiques liées à l’effort d’adaptation.
Les TSA peuvent être associés à une intelligence inférieure à la moyenne, normale ou élevée, ce qui correspond à différents profils d’autisme. On parle souvent d’autisme « de haut niveau », mais le cliché de Rain Man est un cas isolé, pas la réalité de tous.
Les TSA sont identifiés par des entretiens cliniques et des questionnaires spécifiques, par exemple ADI-R, ADOS, CARS.
Prévalence : entre 0,5% et 1% de la population.
TDAH : trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité
Longtemps vu comme un trouble touchant exclusivement les enfants et compliquant la vie scolaire, il est aujourd’hui bien documenté que les adultes peuvent en être atteint (environ 65% des enfants touchés conservent une partie de leurs symptômes, et 15% les conservent tous).
Le TDAH est un trouble du neurodéveloppement qui se caractérise par un déficit d’attention (distraction, difficultés à suivre les consignes, à s’organiser, à effectuer des tâches qui nécessitent un effort mental soutenu) et potentiellement une hyperactivité (le plus souvent physique) et/ou impulsivité (décisions irréfléchies).
Les TDAH sont identifiés par des entretiens cliniques et des tests spécifiques, par exemple Conners, ADHD-Rating Scale, ou SNAP-IV.
Le TDAH est très souvent (65-89%) associé à un autre trouble, par exemple des troubles de l’apprentissage, de la motricité, un TOP (trouble oppositionnel avec provocation), des troubles du sommeils, anxieux…
Prévalence : 3.5 à 5.6 % des enfants scolarisés souffriraient de TDAH en France, 2,5% en population adulte
Troubles dys
Comme le TDAH (dont 50% des affectés présenterait aussi un trouble de l’apprentissage dys), les troubles dys sont associés à l’enfance et aux difficultés scolaires, mais sont présents toute la vie, et ont un impact pour la vie. Par exemple, 69% des personnes dys n’obtiennent aucun diplôme de l’enseignement général.
Les troubles dys- sont des troubles du développement qui touchent certaines habiletés cognitives sans impacter l’intelligence ou les capacités globales, qui peuvent être :
- Des troubles de l’apprentissage
- Dyslexie, la difficulté à lire
- Dysorthographie, la difficulté à orthographier les mots
- Dyscalculie, difficulté en calcul
- Des troubles du langage
- Dysphasie, un trouble du langage oral
- Dyslalie, une difficulté d’articulation
- Des troubles de la coordination
- Dyspraxie, difficulté à effectuer des mouvements déterminés
- Dysgraphie, difficulté à faire les mouvements pour écrire ou dessiner
Prévalence : difficile à évaluer en raison des définitions et seuils choisis, entre 1% et 10%. On estime, en France, entre 6% et 8% de la population. Parmi les dys-, 40% en auraient plus d’une.
Quelques sources :
MOOC de l’Université de Genève : Troubles du spectre de l’autisme – Diagnotic
Troubles dys — Wikipédia (wikipedia.org)
Définition du TDAH et épidémiologie de l’adulte – HyperSupers – TDAH France (tdah-france.fr)